Dans quelques jours, se tiendra à Saidia, au Maroc, la 10e édition de l’Oriental Legends.
Cet événement voulu par Abdelatif Benazzi pour participer au développement économique et social de sa terre d’enfance, sur la cote est du Maroc, à quelques encablures de l’Algérie, a un triple objectif : mettre en valeur la beauté et les richesses de cette région proche, aider le développement concernant notamment la jeunesse et réunir des sportifs, des artistes, des journalistes et des chefs d’entreprise autour d’une fête du golf.
L’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby nous a confié ses sentiments au moment d’embarquer pour cette 10e édition dont Golf Planète est partenaire.
RdM
Faire connaitre, aider, s’amuser
Golf Planète : Du 18 au 22 mai, vous organisez à Saidia, la ville marocaine de votre cœur et de votre enfance, la dixième édition de l’Oriental Legends dont l’objectif est triple : d’une part réunir autour du golf des amis sportifs ou pas, faire mieux connaitre cette belle région de l’est du royaume marocain et enfin venir en aide aux enfants défavorisés des zones rurales ? Comment se présente cette édition ?
Abdelatif Benazzi : Cette édition de l’Oriental Legends a quelque chose de spécial dans la mesure où nous allons fêter le dixième anniversaire de cet événement sportif, amical et caritatif. Le temps donc de faire un bilan et de de préparer l’avenir. Rappelons ainsi que l’association Noor – qui signifie lumière – a bâti 13 unités scolaires qui ont permis à des centaines d’enfants d’être scolarisés ainsi que des équipements sportifs pour la pratique de différents sports… Noor a aussi permis à 2 000 enfants de venir visiter les bords de mer qu’ils ne connaissaient pas et à rencontrer des sportifs de haut niveau. Cette année, on va également inaugurer un grand espace dédié aux sports, ouvert à tous. Bien entendu, seront présents également de nombreux chefs d’entreprises, des journalistes, des artistes de cinéma ou du théâtre, des professionnels du milieu de la santé et également donc des sportifs dont nous accueillerons cette année une forte délégation anglo-saxonne pour la première fois. Tous ces participants ont une sensibilité à cette cause caritative et me soutiennent depuis toujours. Bref, notre objectif est triple comme vous l’avez dit : montrer cette belle région du Maroc qui est la plus proche de l’Europe, aider l’association Noor dans son développement en faveur des jeunes de la région de Saidia et passer un bon moment convivial avec des amis, les clubs à la main.
Je suis fier de ma double culture
GP : Convivialité et solidarité sont des mots que vous choisissez au moment où va se dérouler cette belle aventure humaine. Vous personnellement, comment vivez-vous votre double appartenance marocaine et française ? et quels conseils donneriez-vous à un jeune qui serait en situation de déséquilibre entre deux cultures ?
AB : Je dois vous avouer que j’ai une chance terrible. J’ai quitté le Maroc à 18 ans mais nos valeurs familiales et la passion du rugby m’ont permis d’éviter tous les écueils que j’aurais pu rencontrer. Et puis, il faut comprendre qu’avoir une double culture, c’est une richesse. Moi, je ne peux pas, je ne veux pas séparer la France et le Maroc. Ne jamais me demander de choisir. La France et le Maroc ne sont pas éloignés : il y a aujourd’hui une bonne relation diplomatique, des liens se créent chaque jour entre personnes, entre institutions et entreprises. Je reviens avec plaisir dans ce pays où vivent ma mère et mes amis d’enfance et quand je suis en France, j’apprécie le pays qui m’a accueilli et qui m’a permis de vivre une passion et des rêves. Je suis fier de cette double culture : c’est ce que je répète inlassablement quand je me retrouve en face de jeunes en France ou au Maroc. Je veux même souligner que j’ai ajouté une pincée de culture anglo-saxonne après avoir vécu en Australie ou en Angleterre ! La meilleure université de la vie, c’est le partage des cultures.
Le golf, c’est beaucoup d’humilité
et quelques belles rencontres
GP : Quel est votre rapport avec le golf ?
AB : Le golf est effectivement devenu ma nouvelle passion sportive. Je l’avais anticipé avant la fin de ma carrière en le pratiquant en Angleterre où je jouais pour les Saracens. Je me suis aperçu alors l’importance du golf dans la culture britannique : la plupart de mes amis rugbymen étaient d’ailleurs des joueurs à un chiffre.
Moi qui a mis à mal mes genoux sur les terrains de rugby, j’aimais marcher dans ces beaux paysages de la banlieue de Londres et apprendre avec mes copains rugbymen ou footballeurs sur le golf qui appartenait au président des Saracens, un club créé en 1876… Toujours la tradition.
Maintenant, je suis ravi de revenir aussi au Maroc pour le golf, surtout en hiver quand le climat est plus rude en France. D’autant que le Maroc possède de très beaux parcours au quatre coins du royaume, tous très divers.
Je dois ajouter que rien ne me fait plus plaisir de voir les jeunes Marocains et Marocaines réussir de bien belles performances sur les circuits africains et européens. Et même sur le LPGA américain où joue dorénavant Inès Laklalech qui a emporté le dernier Open de France féminin.
Je terminerai en soulignant les deux points forts qui expliquent ma passion pour le golf : l’humilité qu’il exige pour réussir et les occasions formidables de rencontres qu’il procure ! Rappelons le proverbe : l’humilité précède les victoires !
Je veux rendre au rugby ce qu’il m’a donné
GP : Enfin, vous êtes un homme engagé et respecté. L’Oriental Legends en est un aspect, la Fédération de Rugby un autre, le Maroc encore un autre. Qu’est ce qui fait courir Abel Benazzi ?
AB : Si je me suis lancé dans la bataille de la Fédération, c’est que ce sport pétri de valeurs qui m’a tendu la main est entrain de se foutre en l’air ! Quand on a eu des responsabilités dans ce sport, ce qui est mon cas, il faut répondre présent quand les difficultés apparaissent. Aujourd’hui, la justice a dénoncé de graves malversations, la gouvernance est malmenée, la fonction citoyenne et le rôle éducatif de ce sport sont oubliés, les territoires éloignés de la capitale disparaissent peu à peu, les licenciés sont peu nombreux comparés à d’autres nations etc etc. Je veux donc rendre ce que j’ai reçu en me mettant au service du rugby de manière bénévole.
Certes, l’équipe de France brille de mille feux mais que cette lumière qui nous réjouit ne fasse pas oublier d’autres réalités plus sombres.
Pour faire un don à l’association Noor et pour vous informer : www.assonoor.com et www.orientalegends.com