
Régulièrement classé parmi les plus beaux parcours de la planète, le Cape Kidnappers Golf Course (Nouvelle-Zélande) a fait rêver le voyageur amoureux de la petite balle blanche Cédric Plessis. Retour en cinémascope sur un carnet de voyage d’un des parcours de golf les plus éloignés de l’hexagone, en 18 images par seconde.
Il y a des rêves qui ne vous quittent jamais. Celui de jouer le parcours de Cape Kidnappers en Nouvelle-Zélande est né le 30 avril 2008 dans un restaurant parisien. À l’époque, je travaillais pour l’agence photo Getty Images. Et parmi leur photographe « star », David Cannon était LE photographe de Golf. Lors de ce déjeuner, j’ai reçu en cadeau le livre grand format de tous les parcours photographiés par David à travers le monde. Sur la couverture : la photo iconique de Cape Kidnappers avec ses fairways dressés vers l’océan Pacifique et ses falaises vertigineuses ! À partir de ce jour-là, «Cap» ne me quittera plus jamais ! Et avec mes 3 ans de golf à l’époque, je me voyais déjà en haut des falaises jouer la partie de golf de ma vie.
Le livre de David Cannon n’a cessé de me suivre dans tous mes déménagements, trouvant toujours une bonne place bien visible dans mon salon pour me rappeler de ne jamais abandonner mon rêve réalisé enfin en mars 2025, dix-sept ans après cette claque visuelle ! Un parcours de golf, c’est comme un film. Et pour faire un grand film, il faut une bonne histoire, un grand metteur en scène, de bons acteurs et un producteur prêt à tout pour donner vie à une œuvre qu’on espère éternelle. Pour Cape Kidnappers Golf Course, la bonne histoire c’est Hawke… Bay (Te Matau-a-Maui) et plus particulièrement le promontoire de Cap Kidnappers et ses falaises (Te Kauwae-a-Maui). Le metteur en scène c’est Tom Doak (il est aussi l’auteur de Tara Iti en Nouvelle-Zélande). Les acteurs ? Ils sont au nombre de 18, mais les têtes d’affiche sont les trous 13, 14 et 15. Enfin le producteur est Julian Robertson, millionnaire et philanthrope décédé en 2022.
Vingt-et-un ans après la création du parcours, le mythe de Cape Kidnappers n’a cessé de faire venir des joueurs du monde entier. Les photos prises par d’autres grands photographes comme Jacob Sjoman continuent à entretenir le mythe du golf du bout du monde à jouer une fois dans sa vie. La question maintenant est de savoir si Cape Kidnappers est un bon film ou un grand film… Alors suivez-moi sur le tournage de « Le jour où je me suis fait Kidnapper » !
Chapitre 1 : rassembler les meilleures conditions… raté !
Depuis notre arrivée en Nouvelle Zélande, nous avions une chance incroyable pour la météo. Ma partie était bookée pour le 19 mars et tout était organisé. Tous les jours, je consultais la météo en priant Tāwhirimātea, dieu des tempêtes et des vents, de nous offrir des conditions exceptionnelles. Malheureusement, le soleil laissait place à la pluie et je décidais de décaler au 20 puis au 21… pas vraiment mieux. Alors va pour le 21 un peu stressé quand même de ne pas avoir les conditions optimums.
Chapitre 2 : la découverte du golf
Le golf est situé sur les hauteurs de Clifton, non loin de la ville de Napier connue pour son architecture Art déco. Il se dresse sur un promontoire protégé, connu pour être un lieu de nidification avec plus de 3000 couples de fou de Bassan.
Après avoir quitté Clifton, l’entrée du golf est très discrète sur la droite de la route. Une fois passée la barrière, le fim commence avec 8 km d’une route au fond d’un canyon pour arriver au golf ou au Lodge (The Farm qui est passé sous pavillon Rosewood Hotels & Resorts). Cette route laisse deviner peu de choses, on attend avec impatience de voir le golf… Et enfin le Club House, telle une ferme typique d’un ranch du grand ouest américain, se dresse devant nous. La porte d’entrée en bois est colossale et une vielle roue de chariot est posée là.
(Photo Cédric Plessis)
Nous sommes attendus. Les barrières s’ouvrent automatiquement devant notre voiture. À l’arrivée, Kieran (originaire d’Ecosse) nous accueille avec voiturette et sacs de golf en place. Quand dans votre sac de golf de location vous découvrez un putter Scotty Cameron, vous comprenez que Cape Kidnappers sait faire vivre une expérience unique et que tous les détails ont été étudiés.
Mon départ est à 11H45 et j’ai le temps de faire connaissance avec le lieu. Ici tout respire golf : les trophées, le tableau des Holes In One, le proshop dans lequel on veut tout acheter pour s’accaparer encore plus de souvenirs… La décoration est chaleureuse : du bois, des photos noir et blanc, une cheminée qui donne sur l’extérieur, du mobilier en bois un peu usé pour prendre un verre de Pinot noir ou de Chardonnay sur la terrasse face au practice avant et après la partie. On se sent tellement bien ici que j’en oublie mon heure de départ. Kieran vient discrètement me rappeler que mon départ approche.
(Photo Cédric Plessis)
Chapitre 3 : la rencontre avec le parcours
Petit rappel météorologique qui a son importance : pluie diluvienne et vent au départ !!! Mais je m’en fous totalement tellement le désir de jouer ce parcours est fort.
Comme tout grand parcours, les boules de départ sont nombreuses (cinq départs au total) mais là aussi je m’en fous ! Je joue selon la vue et le scénario proposé par Tom Doak.
Du 1 au 6, on va dire qu’on a bien galéré avec la pluie et le vent, voire même quelques drifts avec la voiturette. Puis comme par magie, le beau temps du large vient stopper le mauvais temps de la montagne. Et là commence mon rêve éveillé. Dès le green du 5, le regard se perd sur l’océan et ça continue au 6 avec un énorme par 3 de 206 mètres avec vent gauche-droite qui n’est pas signe de beau temps… Cela signifie que la pluie est de retour.
(Photo Cédric Plessis)
Au 7, tellement la tête à 360 que je prends le green du 9 pour celui du 7. Pas grave j’en profite pour m’entraîner au putting. Les greens sont gigantesques avec des pentes comme il faut. Le green du 8, par 3 de 166 mètres est tout en descente un peu comme le 16 du National. Mais tellement en descente que la balle ne reste pas sur le green et termine dans la cuvette.
A partir du 10, on retrouve l’océan et ça se sent ! Le vent est toujours là, l’air est vif, le soleil plein les yeux. On finit par oublier que l’on joue au golf et c’est ça qui fait de Cape Kidnappers un lieu unique. Jouer au golf n’est plus le principal. La carte de score reste au fond du sac. L’émotion est ailleurs, au-delà des barrières en bois qui vous empêchent de basculer du haut des falaises. Au 12, green et horizon se mélangent. Seul le drapeau donne une limite. Nos yeux ne fixent plus rien. Je tape mon bois 5 sans réfléchir. Je ne vise rien en particulier.
(Photo Cédric Plessis)
Le 13 est magique ! Un petit par 3 le long de l’océan de 119 mètres. Quel départ prendre ? Du coup je prends les bleus (back tee). Le coup est parfaitement loupé à droite mais idéal pour faire une approche sur ce green en dôme. La balle ressort un peu, encore mieux pour tenter une approche d’un rough épais. Ici tous les mauvais coups sont bons à prendre.
(Photo Cédric Plessis)
Ah oui, parlons du rough : gras, long, humique. Je n’en dirai pas plus. Merci à Tom et au greenkeeper.
(Photo Cédric Plessis)
Le trou signature au 15
Le 14 est dos à l’océan et vent avec. Pour flatter mon égo je prends le départ boules vertes avec 263 mètres. Drive parfait qui se pose devant le green à l’entrée du bunker. Le par 5 du 15, c’est le trou signature de Cape Kidnappers avec sa longueur de 594 mètres et l’étroitesse du fairways. À gauche la falaise… à droite pas mieux ! Droit devant l’océan et juste avant, son green qui ne cherche pas du tout à retenir les balles.
On espère le drive parfait, le bois 3 parfait, l’approche de rêve et le putt ultime… Mais à Cape Kidnappers, on joue un autre golf, du Air Golf, sans club, juste son esprit qui s’égare à 360 degrés pour embrasser cette nature unique. Je mets quand même plein gaz au départ et comme on dit « you can kiss your ball goodbye » !
Par chance, Matthew, qui a géré mon départ, avait prévu le coup en évitant que d’autres parties ne me reviennent dessus. Prendre le temps à Cape Kidnappers est une règle absolue. Prendre le temps de sentir, ressentir, regarder, respirer… puis jouer.
Dès le 16, le rythme cardiaque redescend. Je viens de vivre le moment que j’attendais depuis 17 ans et tout était parfait. Le 16 offre un large fairway en contrebas, magique avec la lumière dans le dos. Puis s’enchaine le 17 et 18 dans un calme total pour rentrer au Club House.
(Photo Cédric Plessis)
Un dernier regard en arrière pour apercevoir une dernière fois l’océan. Epuisé, on se commande un Pinot noir et un Chardonnay. On se pose sur ce vieux mobilier en bois sur la terrasse, le regard perdu. Quelques balles trainent sur le practice et le putting green. Tout est calme, baigné d’une lumière douce. On croit entendre l’océan.
Je passe au Club House remercier Siiri et Kieran. On fait une petite photo souvenir puis retour à Taupo pour la suite de notre voyage en Nouvelle Zélande. Merci à Tom, Julian et à toute l’équipe de Cape Kidnappers pour le rêve éveillé. Cape Kidnappers est un grand film et même un classique du genre.
(Kieran et Siiri. Photo Cédric Plessis)
De nombreuses récompenses internationales
TOP 100 COURSES ASIA-PACIFIC 2023/2024 BY GOLF MAG
Cape Kidnapppers se classe 11ème
TOP 100 COURSES WORLD 2024 BY GOLF DIGEST
Cape Kidnapppers se classe 15ème
Tarifs et réservation
Green fees et services inclus
Le tarif des green fees varie en fonction de la saison :
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Haute saison (octobre – avril) : environ 650 NZD par joueur (Au 1er juillet 2025, 1 NZD vaut à peu près 0.5 Euro).
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Basse saison (mai – septembre) : environ 400 NZD par joueur
Ces tarifs incluent :
✔️ L’accès au parcours 18 trous
✔️ L’utilisation du practice et du putting green avant la partie
✔️ Une voiturette équipée d’un GPS
✔️ L’accès aux vestiaires et aux installations du club
Hébergement et restauration
The Farm at Cape Kidnappers :
Situé au cœur d’un domaine privé de 2 400 hectares, The Farm at Cape Kidnappers est bien plus qu’un simple hôtel où l’élégance rustique rencontre le confort moderne. Inspiré par l’architecture des fermes néo-zélandaises, le lodge offre une atmosphère chaleureuse et intime, avec des vues imprenables sur l’océan et les collines environnantes.
Les 22 suites et cottages sont décorés avec raffinement, alliant matériaux naturels, bois chaleureux et larges baies vitrées ouvertes sur le paysage. Certaines suites disposent de terrasses privées, idéales pour admirer le coucher de soleil sur les falaises.
Les hôtes du lodge bénéficient d’un accès privilégié au golf, ainsi qu’à des activités exclusives sur le domaine : randonnées, safaris en 4×4, observation des fous de Bassan ou encore soins bien-être au spa du lodge.
Une gastronomie raffinée en pleine nature
Le restaurant du lodge propose une cuisine élégante et inventive, mettant en valeur les produits locaux et de saison. Le chef privilégie les ingrédients frais issus du potager du domaine et des producteurs régionaux.
Le dîner, inclus dans le séjour, est un moment privilégié où l’on peut déguster des plats raffinés accompagnés des meilleurs vins de la région de Hawke’s Bay, l’un des vignobles les plus réputés de Nouvelle-Zélande.
Itinéraire recommandé depuis la France
- Vol international : depuis Paris (CDG) ou d’autres grandes villes françaises, prévoir un vol vers Auckland avec une escale (souvent à Dubaï, Doha, Singapour ou Hong Kong).
- Vol domestique : une fois à Auckland, prendre un vol intérieur d’environ 1 heure jusqu’à Napier.
- Transfert vers Cape Kidnappers : depuis l’aéroport de Napier, le golf est accessible en 30 minutes en voiture.
- Option location de voiture : idéale pour explorer la région à son rythme.
- Transfert privé : le lodge propose un service de chauffeur sur demande.
Conseils pratiques pour le voyage
- Durée totale du trajet : environ 24 à 30 heures selon l’escale.
- Décalage horaire : +12 heures en hiver, +10 heures en été (heure française).
- Meilleure période pour voyager : d’octobre à avril pour des conditions météo optimales.
Activités et visites à proximité
Dégustation de vins dans la région de Hawke’s Bay
Hawke’s Bay est l’une des plus anciennes et prestigieuses régions viticoles de Nouvelle-Zélande, réputée pour ses Cabernet Sauvignon, Merlot et Syrah. Pour une pause œnologique après une partie de golf, voici quelques domaines incontournables :
- Mission Estate Winery – Fondé en 1851, c’est l’un des plus anciens vignobles du pays, proposant des dégustations et un restaurant avec vue panoramique.
- Craggy Range – Un domaine d’exception offrant des vins raffinés et une cuisine gastronomique.
- Te Mata Estate – Célèbre pour son « Coleraine », l’un des vins les plus prisés de Nouvelle-Zélande.
Randonnée et observation des fous de Bassan à Cape Kidnappers
Cape Kidnappers est également connu pour sa réserve naturelle abritant l’une des plus grandes colonies de fous de Bassan au monde.
Napier et son architecture Art déco
À seulement 30 minutes de Cape Kidnappers, la ville de Napier est un véritable joyau architectural. Reconstruite après un séisme en 1931, elle affiche un style Art déco unique, qui lui vaut d’être classée parmi les plus belles villes de ce genre au monde.
- Se balader sur Marine Parade, la promenade en bord de mer.
- Découvrir le Art Deco Trust, qui propose des visites guidées thématiques.
- Profiter des cafés, galeries d’art et marchés artisanaux du centre-ville.
Did you know that Napier, New Zealand has the largest concentration of Art Deco buildings of anywhere in the world? It is so easy to explore this architectural wonder while in Hawke’s Bay too. #artdecocapital #napier #capekidnappers #hawkesbay #robertsonlodgesexperiences pic.twitter.com/9YiVwxKlnT
— Cape Kidnappers (@CapeKidnappers) October 26, 2022
Autres expériences uniques
- Te Mata Peak – Un point de vue à couper le souffle sur toute la région, accessible en voiture ou par une randonnée.
- Les marchés fermiers de Hawke’s Bay – Idéal pour déguster des produits locaux et rencontrer les artisans de la région.
- Les plages de la côte Est – Pour une pause détente après le golf, certaines plages comme Waimarama Beach offrent des paysages sauvages et préservés.
Retrouvez notre article sur le parcours voisin de Kauri Cliffs
Photos Cape Kidnappers Golf Course, sauf mention