La Varoise Pauline Roussin-Bouchard n’a que 20 ans mais a déjà marqué l’histoire du golf français. Numéro 1 mondiale amateur, avec un sac déjà rempli de victoires en France et en Europe, elle a traversé l’Atlantique en 2019 pour rejoindre la South Carolina Université et sa prestigieuse équipe de golf.
Vainqueur avec sa fac, mais également à titre individuel, du Valspar Augusta Invitational, l’élève d’Alain Alberti s’est ouvert les portes du club d’Augusta où elle disputera, dans 15 jours, le Augusta National Women’s Amateur juste avant le Masters.
Augusta est un des gros rendez-vous de la saison
Golf Planète a pu la joindre dans son université américaine. Voici notre conversation :
Après un an et demi de vie universitaire aux États-Unis, vous allez participer au ANWA. Quelles sont aujourd’hui vos ressentis ? Et vos attentes sportives ?
Pauline : J’ai vraiment hâte de jouer Augusta. Ce tournoi fait partie des gros rendez-vous de la saison. J’attends encore des informations pour savoir qui va pouvoir venir mais si tout se passe bien, mon caddie Sébastien Clément et mon coach Alain Alberti seront avec moi à Augusta. Ce sera top de pouvoir jouer mon premier tournoi avec Seb sur le sac.
J’aurais aimé que mon grand-frère puisse venir mais cela paraissait trop compliqué avec les restrictions de voyages.
En termes d’attentes sportives, je préfère plutôt garder cela pour moi. Mais ce que je peux dire c’est que je n’ai pas d’objectif de résultat en tête puisque cela ne dépend pas que de moi.
Donc comme d’habitude je serai focus sur ce que je peux contrôler.
J’aimerais avoir une invitation pour l’Amundi Evian Championship
Quel est votre calendrier pour l’année à venir ?
Pauline : Augusta donc dans deux semaines suivi du tournoi de Conference SEC la semaine du 12 avril, puis du tournoi régional la semaine du 9 mai et pour finir la saison universitaire, les Nationaux du 21 au 26 Mai.
Je participe ensuite à la Palmer Cup à Chicago du 11 au 13 Juin. Je vais également essayer de me qualifier pour l’US Women’s Open prévu début Juin.
Cet été, je joue les Championnats d’Europe par équipe début juillet et j’aimerais beaucoup recevoir une invitation pour jouer le Amundi Evian Championship.
Je repartirai aux US mi-août pour reprendre les cours. Le reste de la saison sera consacré à des tournois universitaires et les cartes du circuit Américain LPGA mi-octobre et fin décembre.
Tout est parfait pour les sportifs aux USA
Votre quotidien américain vous a fait encore mieux connaitre le circuit américain et leurs champions et championnes. Quels sont les joueurs actuels qui vous inspirent le plus, aussi bien chez les hommes que chez les femmes ?
Pauline : Je n’ai pas de joueur ou de joueuse en particulier qui m’inspire.
Je suis les tournois et les interviews LPGA et PGA et je dirais que chaque vainqueur est inspirant. Lee Westwood, par exemple, par son côté « relâché » et le fait que son objectif principal est de profiter, Bryson par sa quantité de travail à la fois au golf et dans une salle de sport mais aussi par son jeu : taper le plus fort possible sans perdre de précision.
Chez les filles, les soeurs Korda sont de très bons modèles de swing et Lexi Thomson pour ses séances de sport etc.
Il y a quelques choses à apprendre dans chaque champions.
Malgré la séparation avec vos proches, vous semblez vous être très bien acclimatée dans ce pays qui vous a accueillie. Qu’est-ce qui vous séduit dans le mode de vie américain de façon générale ?
Pauline : Tout est fait pour le sportif ici. L’école s’adapte au sportif et pas l’inverse : les salles de sports sont immenses. Nous en avons trois à dispositions à moins de 5 mins de nos appartements. Notre zone d’entraînement est juste incroyable avec 17 hectares pour travailler tous les coups !
Le campus est moderne. Les gens sont ouverts et passionnés par le sport. Le sport universitaire est très important dans la culture américaine. Être un athlète en université aux USA est un vrai privilège.
Être organisé et travailler dur
Quels sont les conseils que vous donneriez à un(e) jeune passionné(e) de golf qui voudrait en faire une carrière ?
Pauline : Il faut que le golf reste amusant et un plaisir de jouer.
Faire carrière demande beaucoup de motivation et de dévouement à son projet.
Il faut être organisé et travailler dur.
Je pense aussi qu’avoir une autre passion en plus du golf et des entrainements spécifiques est vraiment important car il y a beaucoup à tirer des autres sports et disciplines.
Les sports de combat amènent ainsi beaucoup d’explosivité et de coordination par exemple. Le judo est vraiment parfait pour cela : j’en ai d’ailleurs fait 9 ans. Puis j’ai enchaîné avec la boxe que je pratique toujours parallèlement à mon golf.
Photos DR / Golf Planète